Le domaine Mosse

"Mosse Power"

 

Quelle famille !

Rapide présentation : Le domaine Mosse a été créé en 1999 par René et Agnès Mosse, 8 hectares à l’époque, directement cultivés en agriculture biologique sur les terroirs d’Anjou, Côteaux du Layon et de Savennières.       

 


Aujourd’hui à la tête de 15 hectares, dont 10 en chenin, les deux fils, Joseph et Sylvestre ont pris les commandes du domaine en y apportant leur propre style, complètement assumé et implacablement sincère, pour nous offrir de vrais beaux vins naturels.

2021 restera longtemps dans la mémoire des Mosse avec les gelées éprouvantes d’avril et la naissance de la petite dernière Mosse comme la plus belle des consolations.

C’est juste avant cet heureux événement que nous avons rencontré Sylvestre Mosse, qui nous a accueilli sous un joli soleil de printemps, une bouteille de sa cuvée pétillante Moussamoussettes et quelques verres à la main, direction les vignes pour nous raconter son terroir.

Les sols sont ici principalement composés de schistes, de grès et d’argile.

Dans les vignes, les tailles sont plutôt courtes, en guyot double pour les blancs, car c’est la richesse et la qualité des raisins qui est recherchée au domaine, et non la quantité industrielle. Les vignes sont traitées avec des tisanes à base de plantes, et l'utilisation du souffre se fait en quantité minime.

Vendanges à la main, pressurage et entonnage pour la fermentation alcoolique, avec élevage du vin sur ses propres lies. Très peu marqué par le bois le vin profite d’une lente oxygénation pour un fruit encore plus expressif et un terroir encore plus identifiable dans le verre.

 

Sylvestre et Joseph sont assez peu interventionnistes mais ils expérimentent énormément. D’une part, pour la confection de nouvelles cuvées, de nouveaux goûts, avec des assemblages qui sortent des sentiers battus, et d’autre part,  pour s’adapter au mieux au réchauffement climatique.

En effet, ce phénomène impacte énormément tous les vignerons de France et du monde. Les taux d'alcool des vins n’ont de cesse d’augmenter depuis des années, rendant l’équilibre et la fraîcheur, plus difficile à obtenir.
Ainsi, les Mosse pratiquent parfois une longue macération des baies lors de la vinification, de façon à obtenir une légère amertume rafraîchissante. Ils parviennent ainsi à sortir des Chenins sur le fruit et les agrumes, tout en fraîcheur.

Une fois dans le chai, Sylvestre nous a méticuleusement fait déguster une bonne partie de ses cuvées. Une véritable explosion de saveurs de verre en verre. Il faut dire que ce vigneron fait partie, de prime abord, de la tribu des gens calmes et sereins, je m’attendais donc à retrouver le même profil dans ses vins. Que nenni ! De la puissance, du caractère, de la jutosité, du relief, on passe du glouglou-bonbon au grand vin de gastronomie en quelques secondes, de quoi vous faire chavirer les papilles.

Parmi ses cuvées, Arena et les Bonnes Blanches donnent leurs lettres de noblesse au Chenin, avec deux expressions très différentes du cépage :

Arena, AOP Savennières, avec son terroir de sables éoliens sur schiste, qui donne un Chenin tout en puissance, au corps gras, qu’une légère amertume vient raffiner. Et les Bonnes Blanches, issue d’un sol d’argile avec de petites pierre ronde et blanches (d’où le nom de la cuvée !), qui s’exprime davantage sur la tension et la minéralité. Une cuvée qui appelle la garde.

Ici, la notion de « domaine familial » prend tout son sens, Agnès et René sont toujours très impliqués, tout comme Adeline, la conjointe de Sylvestre.

Nous sommes repartis, fiers de pouvoir collaborer avec ce grand nom ligérien, mais aussi très admiratifs de voir des gens de notre âge perpétuer avec enthousiasme et passion ce beau métier.

Hâte d’y retourner, évidemment !